Enquête sur “la pilule de l’obéissance”

En France, la prescription de méthylphénidate a explosé : on en consomme trente fois plus aujourd’hui qu’en 1996, année de sa mise sur le marché. En 2017, il s’en est vendu 810 000 boîtes, quatre fois plus qu’en 2005. Le méthylphénidate ? Un dérivé d’amphétamines prescrit pour les fameux TDAH, les troubles de l’attention avec (ou sans) hyperactivité. Ritaline, Quazim, Medikinet, Vyvanse, Concerta, Focalin, Adderall, Adhansia… Il en existe plusieurs. Aux États-Unis, 20 millions de personnes, dont 4 millions d’enfants, en prennent tous les jours. Pour améliorer leurs performances au travail, aux jeux vidéo, à l’école, sur un terrain de guerre ou de baseball, dans un studio de musique, au volant, au bureau… La Ritaline est souvent qualifiée de “cocaïne des enfants” ou de “pilule de l’obéissance”. Enquête entre la France, où la prescription de cette pilule est en nette hausse ; et le Kentucky (États-Unis), où elle fait des ravages. La Ritaline est-elle le Médiator de demain ? Les psychostimulants (méthylphénidate, cocaïne, métamphétamines…) sont-ils le terreau de la prochaine grande crise sanitaire aux États-Unis, après celle des antidouleurs à base d’opioïdes (400 000 morts en 20 ans) ? Que se passera-t-il si 5 % des enfants dans le monde, comme le préconise le manuel des psychiatres (le DSM), grandissent sous amphétamines ? À lire dans Le Monde diplomatique de décembre 2019. Ou en cliquant ici.

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